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Le CNFF interroge les  candidats à la présidence de la République

Le CNFF interroge les candidats à la présidence de la République

samedi 1 avril 2017

  

Depuis de nombreuses années, le Conseil National des Femmes Françaises(CNFF) interpelle les candidates et candidats à la

Présidence de la République.

Né en 1901, le CNFF est le plus ancien et le plus prestigieux réseau féminin. Il a toujours œuvré pour que les femmes deviennent réellement les égales des hommes dans tous les domaines: politique, professionnel, familial et personnel.

Sans doute, depuis plus d'un siècle, des progrès considérables ont été accomplis, mais il reste encore beaucoup à faire pour atteindre nos objectifs, et, de plus en plus, nous avons, aujourd'hui, la crainte que ces acquis, si difficilement atteints, régressent.

En effet, nous constatons le climat de violence entretenu sur notre sol par l'extrémisme religieux, et la montée en puissance des communautarismes, avec une remise en cause de la mixité, que ce soit à l'école, à la piscine, dans les entreprises, à l'hôpital etc..., alors que la mixité est le socle de l'égalité entre les femmes et les hommes et son recul constituerait un danger redoutable pour le statut de la femme dans notre pays. Certains vont jusqu'à envisager la révision de la loi de 1905 qui a fait de la laïcité un des fondements de notre République. Or, nous sommes extrêmement attachées à la laïcité, qui demeure la meilleure garantie du "vivre ensemble".

Nos interrogations concernent donc l’égalité entre les femmes et les hommes, dans les domaines politique, professionnel, personnel, familial et sociétal:

 

1/LE POLITIQUE

Indéniablement, des avancées ont été réalisées, en matière de paritarisme.

Des progrès importants restent à accomplir, notamment à l'Assemblée Nationale et au Sénat, où la France affiche un retard conséquent sur la plupart des pays européens.

De plus, il faut imposer la parité au sein des exécutifs municipaux, départementaux régionaux et intercommunaux.

En effet, dès lors qu'il n'y a ni obligations ni sanctions, la parité est systématiquement oubliée ou contournée!

Vous engagez-vous à ce qu'aucune nouvelle institution élective soit, désormais, créée, qui ne soit paritaire?

Quelles dispositions réellement efficaces comptez-vous mettre en œuvre pour faire respecter une stricte parité, en ne laissant plus aux partis politiques la faculté de choisir de payer des pénalités financières pour contourner la loi?

 

2/LE PROFESSIONNEL

Malgré les sanctions qui ont été mises en place, le différentiel salarial entre les femmes et les hommes reste encore de 24%. Les employeurs attribuent ce différentiel essentiellement aux contraintes familiales qui continuent de peser beaucoup plus sur les femmes que sur les hommes.

La loi Copé-Zimmerman de 2011 a certes fait progresser la position des femmes au sein des Conseils d'Administration, mais le plafond de verre est loin d'avoir disparu pour les postes de responsabilité. Les rapports annuels sur la situation comparée des femmes et des hommes dans l'entreprise sont des instruments indispensables, qu'il faut rendre plus opérationnels, afin de lutter effectivement contre les pratiques discriminatoires.

Enfin l'organisation du temps de travail, ainsi que des rythmes scolaires doivent permettre aux parents d'harmoniser au mieux leur vie professionnelle et leur vie familiale; il serait également utile que l'implication des hommes dans l'éducation de leurs enfants soit valorisée afin d'encourager le partage des charges familiales dont le poids continue de plomber les carrières féminines.

Vous engagez-- vous, en cas de non-respect des lois existantes, à appliquer strictement les sanctions financières prévues, sinon à les renforcer tant au niveau du différentiel salarial qu'au niveau de la promotion des femmes à des postes de responsabilité?

 

De plus, pour faciliter le travail des femmes, comment envisagez-vous d'améliorer qualitativement et financièrement l'accès à la garde collective ou individuelle des enfants?

 

En conclusion, sur ces deux aspects du politique et du professionnel, seriez-vous disposé(e) à aller plus loin en remplaçant, dans l'article1 de la Constitution, le terme " la loi FAVORISE l'égal accès des femmes et des hommes..." par, "la loi GARANTIT l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et aux fonctions électives ainsi qu'aux responsabilités professionnelles et sociales"?

 

3/LE PERSONNEL

Vous engagez-vous à:

-adapter selon les âges, des modules de formation à l'égalité entre les filles et les garçons, de l'école maternelle au lycée ?

-pratiquer, dans le cadre scolaire et périscolaire, une orientation professionnelle qui démystifie les caractères "masculin" ou "féminin" attribués à de nombreux métiers?

-ne pas laisser remettre en cause la libre disposition de leur corps par les femmes; contraception, avortement etc... ?

-veiller à ce que le divorce sans juge ne crée pas une discrimination pour la partie la plus faible, le plus souvent la femme ?

-ne pas remettre en cause les avantages familiaux liés à la retraite ainsi que les pensions de réversion, étant entendu que les pensions de retraites des femmes sont en moyenne de 28% inférieures à celles des hommes, réversion comprise ?

-examiner la prise en charge de la dépendance qui touche les femmes à double titre, comme aidantes et comme personnes dépendantes  en:

-prévoyant le financement (par exemple, création d'un cinquième risque de protection sociale) ?

-multipliant les formes d'accueil, ainsi que les réseaux permettant le maintien à domicile en zone urbaine comme en zone rurale ?

-développant l'aide aux aidants ainsi que les mesures pour atténuer ou supprimer les conséquences professionnelles et financières qu'ils pourraient subir ?

 

4/LE FAMILIAL

Vous engagez-vous à:

-rétablir l'universalité des allocations familiales qui permet d'atténuer, toutes choses égales par ailleurs, la différence entre les familles et les ménages sans enfants ?

-défiscaliser intégralement les frais de garde des enfants ?

-rétablir "la demi-part des veuves"?

 

5/LE SOCIÉTAL

Vous engagez vous à:

-renforcer la lutte contre toutes les formes de violence subies par les femmes au sein de la famille, de l'entreprise ou de l'espace public ?

-sanctionner très lourdement le viol, encourager et faciliter le dépôt de plainte, améliorer la prise en charge des victimes et supprimer la prescription ?

-refuser toute marchandisation du corps des femmes en refusant la légalisation totale ou partielle de la prostitution et de la GPA, qui vise à privilégier un droit à l'enfant sur les droits de l'enfant! Concernant la GPA, accepteriez-vous d'ouvrir des négociations pour obtenir des pays où la GPA est autorisée, qu'ils s'opposent à ce qu'elle soit ouverte aux ressortissants français?

 

6/ LES MOYENS 

De nombreuses associations et en particulier, des associations de défense des droits des femmes ont, ces dernières années, été privées de subvention dans le cadre d'une politique de restrictions budgétaires.

C'est le cas du CNFF, dont la (modeste) subvention a été progressivement diminuée puis supprimée, au cours de ce quinquennat, ainsi d'ailleurs que celles consenties à la plupart de ses associations adhérentes.

Cela est un handicap pour notre action au plan national et au plan international, et risque de priver la cause des femmes d'un acteur plus que centenaire, qui a fait la preuve de sa compétence et de son efficacité.

Vous engagez-vous à :

-rétablir les subventions des associations de défense des droits des femmes supprimées ces dernières années ?

-mettre en place un ministère dédié exclusivement aux droits des femmes et à l'égalité, qui pilotera efficacement l'action dans ce domaine où il reste tant à faire et à défendre?