Journée mixité du 3 juin 2014

mardi 3 juin 2014

Favoriser la mixité professionnelle par l’éducation et la formation des jeunes générations.

Le thème de la mixité professionnelle, axe majeur du combat pour l’égalité homme-femme au travail, a récemment été mis sur en avant sur l’agenda politique Français. Il fut en effet désigné priorité de l’année 2014 par l’ancien gouvernement de Jean Marc Ayrault, et la ministre des droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem a lançé le Jeudi 6 mars dernier une plate-forme d’actions afin d’atteindre l’objectif fixé d’un tiers de filières mixtes d’ici 2025.

Le Conseil National des Femmes Françaises considère  cette démarche comme étant essentielle, puisque de nos jours seuls 12% des métiers en France peuvent être qualifiés de réellement mixtes et qu’à peine une dizaine de professions regroupent près de la moitié des femmes actives. C’est pourquoi le CNFF  a réuni le 3 juin dernier les représentantes de ses associations membres autour d’un colloque sur le thème de la mixité des métiers.

Mme Catherine Tripon, Directrice RSE-Diversité à la Fondation Face, fut intervenante au cours de cette rencontre, et souligna que la mixité professionnelle n’est pas seulement un progrès nécessaire pour l’image de la femme dans la société, mais représente aussi un enjeu économique certain.

Rappelons que 300 000 emplois sont aujourd’hui non pourvus en France. Ainsi, inciter les femmes aussi bien que les hommes à s’orienter vers des métiers correspondant aux besoins du marché du travail permettrait d’optimiser au mieux la réserve de talents disponibles. De nos jours il n’existe plus aucun secteur qui ne soit accessible aux deux sexes. Mais l’obstacle majeur à une véritable mixité professionnelle se trouve au niveau de la perception des différents métiers dans l’imaginaire collectif, des stéréotypes persistants dissuadant fréquemment les jeunes filles de s’orienter vers certains domaines d’activité. Ainsi Mme Tripon affirma qu’il était primordial de faire évoluer les mentalités afin de revaloriser les métiers dits "féminins" aux yeux de tous, et de désacraliser les métiers traditionnellement perçus comme "masculins".

Dans la ligne droite de cette pensée, le CNFF suggéra l’influence bénéfique que pouvait représenter une campagne de déstigmatisation des métiers auprès des jeunes générations, ceux qui représenteront la force de travail de demain.

Deux solutions en particulier sont émises afin de favoriser à terme la mixité professionnelle.

Tout d’abord le CNFF suggère de renforcer  le programme de  « découverte des métiers »  dans l’Education Nationale. Il est encore nécessaire de déconstruire un grand nombre de stéréotypes conduisant à croire que certains métiers sont plus adaptés aux hommes qu’aux femmes, et inversement. Il  faut promouvoir la connaissance des différents domaines d’activité, avec un accent mis sur les métiers de l’artisanat, souvent dévalorisés et par conséquent négligés dans le choix d’orientation des élèves, ainsi que les métiers d’avenir (environnement, énergie...) sources d’embauche.

Dispensé aux élèves dès la classe  de 6^ème « découverte des métiers » ferait intervenir divers acteurs mixtes de la vie professionnelle ainsi que des jeunes déjà engagées dans des filières connotées H/F. Ainsi, à travers un système d’exemplarité, les élèves pourraient-ils commencer à développer plus jeunes des ambitions pour leur avenir et mieux se rendre compte que oui, un homme peut être maître d’école et une femme une sapeur-pompier. Complété, plus tard dans le parcours éducatif comme en classe de 3^ème  par l’enseignement de la gestion, de la création et de  la reprise d’entreprise cet apprentissage des bases de l’entrepreneuriat,  serait particulièrement bénéfique à la gente féminine qui ne représente aujourd’hui que 32% des entrepreneurs et 28% des chefs d’entreprise en France bien qu’elles soient toujours plus nombreuses à faire des études supérieures. Ainsi l’Education Nationale, force d’influence majeure dans l’évolution des mentalités, représente un secteur clé pour améliorer la mixité professionnelle.

Dans un deuxième temps, le CNFF propose de renforcer et de développer la formation professionnelle et l’apprentissage en adaptant la législation du travail. L’action conjointe de la puissance publique et du monde professionnel est ainsi primordiale pour promouvoir la formation des jeunes et agir pour l’emploi et la mixité professionnelle.

La mixité dans les métiers est un enjeu majeur à la fois pour l’image de la femme dans la société moderne, mais aussi pour l’optimisation générale de l’économie nationale. Conscient de l’obstacle majeur que représentent en ce sens les stéréotypes entourant les métiers dits « féminins » et « masculins », le CNFF affirma lors de cette rencontre l’importance de faire évoluer les mentalités de la jeune génération, à travers un accent mis sur l’éducation et la formation à la connaissance des métiers.