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Allongement du congé paternité

mardi 3 novembre 2020

Le CNFF salue le progrès réel que constitue l’allongement du congé de paternité.

Le CNFF salue le progrès réel que constitue l’allongement du congé de paternité, mais  affirme que pour lui, ce n’est qu’une étape; il continuera donc à agir pour atteindre un  congé de paternité en réelle convergence avec le congé de maternité, un gage  essentiel pour l’égalité des charges et des chances entre les femmes et les hommes !

En juillet 2021, le congé de paternité sera porté à 28 jours, en y incluant les 3 jours de  congé de naissance et une partie obligatoire de 7 jours (avec une amende possible de  7 500 € pour l’employeur défaillant) pour, selon les autorités gouvernementales,  avancer vers la convergence avec le congé de maternité.  

Le congé de paternité, est pris en charge par la sécurité sociale, le congé de naissance  de trois jours restant à la charge de l’employeur.  

Le premier congé de paternité de 11 jours, non obligatoire, a été instauré en France en  2002 et le congé de naissance remonte à 1948.  

La France se trouvait aujourd’hui très en retard par rapport à de nombreux pays  européens tels que la Suède, la Finlande, la Norvège, l’Espagne et le Portugal.  

La mesure qui vient d’être adoptée permettra à notre pays d’être dans la moyenne des  pays européen sur ce sujet, mais pas dans le peloton de tête !  

Bien entendu, il s’agit d’un progrès, et donc il est bienvenu.  

Est-ce suffisant pour atteindre l’objectif de réduire l’inégalité fondamentale entre les  hommes et les femmes dans la prise en charge de la parentalité, en termes de charge  mentale, de partage des tâches et de handicap dans le déroulement de carrière, qui est  réel pour une femme dès la naissance du premier enfant ? Évidemment non !  

Notons d’abord que le très récent rapport de la Commission Cyrulnik sur les 1 000  premiers jours préconise un congé de paternité de 9 semaines, mesure adoptée  récemment en Espagne.  

Concernant le congé de paternité de 11 jours, il est constaté qu’il est pris actuellement  par un peu plus de 2 pères sur 3, essentiellement ceux qui sont dans les situations  professionnelles stables alors que ceux qui y renoncent sont plutôt dans des emplois  plus précaires.  

Cependant, il est réconfortant de noter une évolution des mentalités, avec une  demande de plus en plus de jeunes pères d’un allongement de ce congé et d’une  amélioration de son indemnisation, pour pouvoir prendre toute leur place auprès de leur  enfant.  

Dans les entreprises, la situation est contrastée même si elle évolue avec celle des  mentalités, mais aussi avec la prise de conscience de la nécessité de résorber les  inégalités professionnelles entre les femmes et les hommes en favorisant la conciliation  entre la vie professionnelle et la vie familiale pour tous, et valoriser le partage des  tâches liées à la parentalité.  

Cependant, il existe encore des entreprises où il est notoirement mal vu de prendre ce congé de paternité, non obligatoire, alors que d’autres sont d’ores et déjà très en  avance sur la mesure qui vient d’être adoptée, ainsi :  

  • chez l’Oréal, depuis le 1er mars 2019, le congé paternité est de 6 semaines
  • Aviva a adopté un congé de paternité de 10 semaines avec maintien intégral du  salaire.
  • le congé de paternité a été porté à 14 semaines avec maintien intégral du salaire  chez Kering depuis janvier 2020.  

Pour le CNFF, ces entreprises montrent la voie, et répondent à ce qui parait  indispensable à terme pour obtenir les résultats escomptés pour l’implication plus  équilibrée des deux parents auprès de leur enfant et la réductions des inégalités  professionnelles entre les femmes et les hommes : un congé d’une durée significative  par rapport au congé de maternité et indemnisé convenablement, l’idéal étant le  maintien du salaire !  

La première chose à obtenir dès à présent c’est que les entreprises prennent en charge  le complément de l’indemnité de la sécurité sociale pour atteindre le maintien intégral  du salaire pour les 25 jours. En effet, une baisse de son revenu pour un jeune père,  souvent en début de carrière, et qui doit faire face à l’augmentation des dépenses liée à  l’arrivée d’un enfant, peut être totalement dissuasive !