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Viols, violences, assassinats… FEMINICIDES ?

Viols, violences, assassinats… FEMINICIDES ?

mercredi 2 septembre 2015

Selon le Figaro, le nombre de viols dénoncés aux autorités a augmenté en France de 18% en cinq ans (de 10.762 faits en 2010 à 12.768 faits en 2014)

Les viols sur mineurs ont grimpé, dans le même temps, de plus de 20% (de 5.751 à 6.936 faits répertoriés)

 « Trente-trois viols sont déclarés chaque jour en France, soit un toutes les quarante minutes en moyenne! », note Le Figaro avant de souligner qu’ « il ne s’agit que des affaires signalées aux autorités de police et transmises aux parquets. »

Les enquêtes réalisées auprès des victimes attestent en effet que 10 % seulement des agressions sexuelles donnent lieu à un dépôt de plainte.

Cette évolution de la délinquance sexuelle ainsi que celle des violences faites aux femmes  aux fillettes ainsi qu’aux bébés de sexe féminin n’est pas propre à la France : elle est mondiale !

Début Juin des centaines de milliers de personnes ont manifesté en Argentine mais aussi au Chili, en Uruguay et à Mexico pour réclamer une plus grande sévérité envers les auteurs de ces violences

Alors que le féminicide a été inscrit dans le code pénal argentin en 2012 comme circonstance aggravante d’un homicide – l’homicide est puni de 12 à 25 ans de prison et en cas de féminicide la peine encourue est la perpétuité – c’est surtout le laxisme de la justice et de la police qui sont visés par les manifestants.

Dans de nombreux pays  mais aussi en Europe  la préférence pour les fils et la discrimination à l'égard des femmes sont tellement répandues  que des millions de femmes, spontanément ou sous pression, décident de ne pas donner naissance à des  filles constate le Conseil de l’Europe qui épingle plusieurs pays européens qui se situent entre 107 et 109 garçons pour 100 filles, notamment dans les Balkans (Slovénie, Bosnie-Herzégovine, Monténégro, Kosovo, Macédoine), mais aussi l'Andorre, le Luxembourg ou le Portugal. Mais elle stigmatise particulièrement la Géorgie (111), l'Albanie, l'Arménie et l'Azerbaïdjan, tous trois à 112. Des violences extrêmes à l'égard des femmes, contraintes d'avorter, parfois abandonnées parce qu'elles donnent naissance à des filles, se traduisent en outre par d'épineux déséquilibres démographiques.

En Inde, le récent recensement a mis en lumière une diminution du nombre de filles parmi les enfants de moins de 6 ans.

En Chine, 10 % des hommes n'auront pas d'homologue féminine en 2013. Ils devraient être 20 % dans ce cas à la fin de la prochaine décennie.

En Europe laConvention sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique – plus connue sous le nom de convention d’Istanbul - est entrée en vigueur le 1er août 2014 :  18 Etats membres  ont intégré ce traité dans leur droit interne et 20 autres  l’ont signé avec l’intention de le ratifier. Seuls neuf Etats membres n’ont pas encore signé cet important traité : l’Arménie, l’Azerbaïdjan, la Bulgarie, la République tchèque, l’Irlande, la Lettonie, le Lichtenstein, la République de Moldavie et la Fédération de Russie. 

En France tuer une femme parce qu'elle est une femme n'est pas une circonstance aggravante dans notre législation, contrairement à ce qui se passe dans certains  pays  qui reconnaissent la spécificité de ces crimes.

La secrétaire d’état aux droits des femmes Pascale Boistard, présente à la conférence sur l'égalité femmes-hommes en Europe à Rome le 23 octobre dernier a pourtant  employé le terme « féminicide  » dans un tweet, affirmant que «les femmes qui meurent des coups de leur compagnon sont victimes de féminicide».

 «Quand il y a des violences perpétrées contre les femmes et que des femmes meurent sous les coups de leurs compagnons, il s’agit de violences spécifiques et qui portent un nom. Aujourd’hui elles sont traitées comme un fait divers, à travers la passion, la jalousie, etc. Il faut sortir les violences contre les femmes de la rubrique faits divers et que la société puisse prendre conscience de cette spécificité. Je veux rendre visibles ces violences.»

Le CNFF soutient cette position et demande que soient reconnues des circonstances aggravantes lorsque les violences sont dirigées contre des femmes en raison de leur sexe.